Vos pensées ne sont-elles pas aussi des pétales de fleurs que les vents de votre coeur répandent sur les champs des collines ?
Comme vous attendez la paix jusqu'à ce qu'en vous l'informe prenne forme, ainsi les nuages s'assembleront et dériveront jusqu'à ce que les Doigts Bénis façonnent leurs désirs gris en petits soleils, lunes et étoiles de cristal.
"Mais le printemps arrivera, et toutes les neiges de nos rêves et de nos pensées fondront et n'existeront plus"
De même, la neige de votre coeur fondra, elle aussi, quand votre printemps sera là, et votre secret se précipitera lui aussi en torrents pour chercher dans la vallée le fleuve de la vie.
Et le fleuve emportera votre secret jusqu'à la mer immense.
"Toutes ces choses se dissoudront et deviendront chansons avec l'arrivée du printemps"
Comment peut-il en être autrement ?
Dans les bosquets et les charmilles sur la colline, quand la pluie danse dans les feuillages, quand la neige tombe - c'est une bénédiction et le signe d'une alliance - ; dans la vallée, lorsque vous menez vos troupeaux à la rivière; dans vos champs où les ruisseaux comme des bandes d'argent, strient les étendues verts; dans vos jardins où la rosée du matin reflète le ciel; dans vos prés, quand la brume du soir voile à demi votre chemin: En tous ces lieux, la mer est avec vous; témoin de votre héritage, elle implore votre Amour.
"Il est en vous le flocon de neige qui court vers La Mer"
- Khalil Gibran
(Le Jardin du Prophète)
« Vous êtes esprits, bien que vous vous déplaciez dans des corps; et, comme une huile qui brûle dans l'obscurité, vous êtes des flammes, contenues cependant dans des lampes.
Si vous n'étiez que des corps, ma présence auprès de vous et les paroles que je vous adresse seraient vaines, comme la mort interpelant la mort.
Mais il n'en est pas ainsi.
Tout ce qui est immortel en vous est libre, de jour comme de nuit, et ne peut être enfermé ni enchaîné car telle est la volonté du Très-Haut.
Vous êtes Sa Respiration, tout comme le vent que nul ne pourra jamais saisir ni mettre en cage.
Et moi aussi, je suis le souffle de Sa Respiration. »
- Khalil Gibran
(Le Jardin du Prophète)